Au cours de mon parcours professionnel, j’ai assisté à plusieurs reprises à l’arrêt soudain d’une ou d’un collègue. « Un matin, il n’a plus pu se lever », « Un soir, elle est montée dans sa voiture et a été incapable de rentrer chez elle », « Il s’est effondré … ». Et pourtant, toutes et tous étaient « compétents », « investis », « organisés », « appréciés pour leur expertise » … Comment expliquer que le travail puisse rendre malade ? Comment retourner au travail quand la peur nous cisaille et que l’envie fait défaut ? Quels enseignements tirer de cette expérience avant d’envisager un retour à l’emploi ?
L’enjeu du coach est d’accompagner son client à prendre de la hauteur, gagner en flexibilité psychologique pour changer de regard sur son travail et sur soi et préparer ainsi un repositionnement professionnel tout en douceur.
Le coaching intervient après la consultation psychologique et est complémentaire.
Le terme « burn out » a fait son apparition en 1974 aux Etats Unis lorsque Freudenberger, psychiatre et psychanalyste allemand l’utilise pour la première fois. La définition la plus consensuelle est celle de Maslach et Jackson, qui le définissent comme « un syndrome d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et de réduction de l’accomplissement personnel qui apparaît chez les individus impliqués professionnellement auprès d’autrui ».
Le burnout consiste en une détérioration du rapport (subjectif) au travail qui se concrétise au travers de trois dimensions :
- L’épuisement émotionnel est la manifestation la plus déterminante du burn out et correspond à une fatigue psychique et physique très importante que les périodes de repos normales ne parviennent plus à diminuer.
- Le désengagement cynique se traduit quant à lui par une réduction significative de l’investissement professionnel accompagnée par un changement d’attitude à l’égard de son poste de travail, de l’organisation et des personnes (collègues, supérieurs, bénéficiaires), apparaissant sous la forme de critiques, sarcasmes, cynisme, détachement et/ou déshumanisation.
- La perte d’accomplissement au travail est vécue au travers de la dévalorisation de soi, du sentiment de ne pas être à la hauteur, d’être inefficace dans son travail. (Maslach in Nils et Neirynck, 2018, p.133)
Selon le Conseil Supérieur de la Santé, le burnout se manifeste à travers plusieurs types de symptômes, que l’on peut regrouper en trois catégories :
- Physiologiques (principalement des troubles du sommeil et des tensions musculaires, des troubles de l’appétit, douleurs gastriques, maux de têtes etc..).
- Affectifs/ émotionnels (anxiété, irritabilité, humeur dépressive, manque d’entrain, etc. (L’individu peut aussi ne manifester aucune émotion).
- Cognitifs (les capacités de traitement de l’information sont diminuées)
Le rôle du coach sera d' accompagner la personne qui a vécu un burnout à déterminer ce qu'il est en son pouvoir de changer et envisager comment mieux se protéger face à ce qui est hors de son contrôle. Identifier les ressources et les leviers sur lesquels il est possible d’agir pour :
Exemple de contenu d'accompagnement :
✓ Appréhender différemment son environnement professionnel, apprendre à se protéger des situations/ évènements générant du stress.
✓ Identifier les leviers de changement, les ressources internes et externes qu'il est possible de mobiliser.
✓ Développer sa flexibilité psychologique pour modifier certaines croyances, pensées qui enclenchent les comportements et émotions inadaptées.
✓ Acquérir des outils visant à une meilleure prise en compte de ses états émotionnels.
✓ Identifier les valeurs sur lesquelles il est possible de s' appuyer comme vecteur d’engagement, de mobilisation, de sens vers un nouvel équilibre vie professionnelle/ vie personnelle.
✓ Mettre en place un plan d’action visant à définir son nouveau périmètre, ses limites.
✓ Identifier ses forces pour développer une meilleure connaissance de soi afin de retrouver plaisir et engagement au travail.
✓ Se projeter dans un environnement professionnel positif et épanouissant grâce à des techniques de visualisation.